La part croissante des transports dans les émissions de gaz à effet de serre en Europe
Selon une nouvelle analyse réalisée par Transport & Environment (T&E), le secteur des transports devrait représenter près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en Europe d’ici 2030. L’analyse « State of European Transport » de T&E montre qu’alors que les émissions de l’ensemble de l’économie diminuent déjà, les émissions du transport continuent d’augmenter. Sous les politiques climatiques actuelles, leur part pourrait atteindre 44% des émissions totales de GES d’ici 2030, contre 29% aujourd’hui. Les émissions du secteur des transports dans l’UE représentent actuellement plus de 1000 MtCO2e, soit l’équivalent des émissions totales de l’Allemagne et des Pays-Bas réunies. Bien qu’il soit peu probable que les émissions du secteur des transports atteignent à nouveau leur pic de 2019, l’Europe ne parviendra pas à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans prendre de mesures supplémentaires.
William Todts, directeur exécutif de T&E, a déclaré : « La bonne nouvelle est que les émissions de transport en Europe sont en baisse. Il est désormais essentiel de décarboner rapidement ce secteur si nous voulons que le continent atteigne la neutralité des émissions d’ici 2050. » Les voitures fonctionnant à l’essence et au diesel sont la principale source d’émissions du transport, représentant plus de 40%. Les émissions de l’aviation ont doublé au cours des 30 dernières années, plus rapidement que tout autre secteur des transports.
Des efforts supplémentaires nécessaires pour décarboner les transports
L’analyse de T&E souligne que, en plus de mettre pleinement en œuvre les principales politiques du Green Deal, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour décarboner entièrement le secteur des transports : limiter la demande croissante de transport en arrêtant l’expansion des capacités aéroportuaires et autoroutières est essentiel pour économiser l’énergie renouvelable nécessaire à la décarbonation du secteur. Exploiter les gains d’efficacité dans le secteur du transport maritime pourrait permettre d’économiser 93 MtCO2e supplémentaires d’ici 2030, ce qui est crucial pour ouvrir la voie à une neutralité des émissions d’ici le milieu du siècle.
Le défi de la décarbonisation trop lente
Selon la nouvelle analyse de T&E, d’ici 2030, le secteur des transports représentera la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Depuis 1990, ces émissions n’ont cessé d’augmenter, tandis que celles de l’ensemble de l’économie ont diminué. D’ici 2030, on estime que les transports contribueront à hauteur de 44% aux émissions de gaz à effet de serre, contre 29% actuellement. Pour illustrer l’ampleur de ces émissions, elles dépassent celles de l’Allemagne et des Pays-Bas réunies, totalisant actuellement plus de 1000 MtCO2e. Avec un objectif de neutralité carbone d’ici 2050, l’Europe doit donc faire des efforts significatifs dans ce domaine, selon T&E, ou risquer l’échec.
La prédominance persistante des transports thermiques
La principale source d’émissions dans les transports provient des véhicules fonctionnant à l’essence et au diesel, représentant plus de 40%. Depuis 1990, les déplacements en voiture en Europe ont augmenté en partie en raison de la construction d’autoroutes et de l’augmentation du nombre de voitures. De plus, les émissions liées à l’aviation ont également augmenté au cours des 30 dernières années. Les données montrent que les émissions liées aux transports routiers ont diminué de 8 MtCO2e l’année dernière, tandis que celles du transport maritime ont diminué de 5 MtCO2e. Toutefois, cette diminution a été compensée par la croissance des émissions provenant de l’aviation qui ont augmenté de 15 MtCO2e.
Des efforts nécessaires pour une décarbonisation complète
Selon l’analyse de T&E, la réglementation européenne en matière de climat devrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % d’ici 2040 et de 62 % d’ici 2050. Toutefois, la décarbonisation sera lente, car les véhicules thermiques actuels continueront à être vendus en Europe jusqu’en 2023, et l’analyse de T&E souligne la nécessité d’efforts supplémentaires pour parvenir à une décarbonation complète des transports. Les avions et les navires posent un défi plus complexe, nécessitant des efforts importants de la part des fournisseurs de combustibles pour développer des carburants verts à grande échelle ainsi qu’un plan pour réduire les traînées de condensation dans l’aviation. L’objectif de décarbonisation totale d’ici 2050 n’est pas abandonné, mais il semble improbable qu’il soit atteint. Cependant, avec des efforts supplémentaires, cela pourrait être possible. Parmi les approches présentées par T&E figurent la fixation d’objectifs de ventes pour les véhicules électriques pour les entreprises ayant de grandes flottes de véhicules, des mesures pour lutter contre le stock existant de véhicules thermiques et une volonté d’électrification des transports routiers.