La perception des voitures hybrides rechargeables comme une solution de transition entre les véhicules thermiques et électriques pourrait bien être remise en question. En effet, un rapport publié par la Commission européenne révèle que ces automobiles émettent beaucoup plus de gaz à effet de serre que ce qui était initialement prévu.
Le mythe des voitures hybrides rechargeables
Les voitures hybrides rechargeables (PHEV) sont censées offrir le meilleur des deux mondes : une batterie permettant de rouler en mode électrique pour les trajets quotidiens et un moteur essence pour les longs déplacements. Cette double fonction a conduit de nombreux consommateurs à considérer les PHEV comme une meilleure alternative aux véhicules 100 % électriques ou thermiques. Cependant, une étude menée par la Commission européenne montre que les PHEV polluent bien plus que ce qu’indiquent leurs étiquettes.
Selon cette étude, les émissions réelles de CO2 de ces véhicules seraient en moyenne 3,5 fois supérieures aux valeurs théoriques annoncées. Pour arriver à cette conclusion, la Commission s’est appuyée sur des données provenant d’équipements de surveillance de la consommation de carburant installés sur plus de 600 000 véhicules depuis janvier 2021.
L’une des raisons principales de cet écart est le fait que les utilisateurs ne rechargent pas suffisamment leurs véhicules hybrides rechargeables, privilégiant l’utilisation du moteur thermique.
La régulation à venir des véhicules hybrides rechargeables
Face à ces constats préoccupants, la Commission européenne pourrait bien décider de revoir prochainement les règles encadrant les PHEV. Les données réelles sur les émissions de CO2 pourraient ainsi constituer un élément clé dans l’élaboration de futures régulations au sein de l’Union européenne.
La Commission a également annoncé son intention de modifier la méthode d’estimation des distances parcourues en mode électrique par les véhicules hybrides rechargeables dès 2025, afin de mieux refléter leur utilisation réelle.
Il est intéressant de noter que les ventes de véhicules hybrides simples et hybrides rechargeables connaissent actuellement une hausse significative en ce début d’année 2024.
Couvrir le fossé entre théorie et pratique
Les auteurs de l’étude soulignent l’importance de concevoir des véhicules hybrides rechargeables qui fonctionnent autant que possible uniquement avec la batterie. En effet, les voitures qui basculent en mode thermique dès que l’utilisateur appuie sur l’accélérateur sont moins efficaces pour réduire les émissions de CO2.
De nombreux commentateurs estiment qu’il ne s’agit pas tant d’un problème lié aux motorisations vertes, mais plutôt à certaines pratiques inadéquates des utilisateurs. Par exemple, certains conducteurs de PHEV continuent à rouler avec leurs batteries vides sans les recharger, augmentant ainsi leur consommation de carburant et leur impact environnemental. Pour ces utilisateurs, choisir une voiture hybride rechargeable sans en exploiter pleinement les capacités serait comme chauffer une maison avec toutes les fenêtres ouvertes.
L’électrique préféré par les vrais amateurs d’écomobilité
Selon le rapport de la Commission européenne, les consommateurs réellement intéressés par les technologies d’écomobilité optent pour des véhicules 100 % électriques plutôt que pour les PHEV. Ces derniers ne sont alors qu’une solution temporaire et insatisfaisante aussi bien en termes de performances écologiques qu’économiques.
En fin de compte, il semblerait que les voitures hybrides rechargeables soient moins vertueuses qu’elles ne le prétendent. Ces résultats pourraient donc remettre en question l’idée selon laquelle les PHEV constituent un choix idéal pour ceux qui souhaitent allier écologie et polyvalence. Une meilleure information des conducteurs s’impose afin de tirer le meilleur parti de ces technologies et inciter à une utilisation plus respectueuse de l’environnement.