À l’heure où le paysage automobile français est en pleine mutation avec la montée en puissance des véhicules électriques, ces derniers ont réussi, depuis septembre dernier, à capturer une part de marché de 20%. En outre, le Parlement européen a fixé comme objectif d’en finir avec les moteurs thermiques d’ici à 2035. Néanmoins, une étude indique que seulement 27% de Français prévoient de passer à l’électrique dans les cinq prochaines années, et fait ressortir une réticence notable chez les seniors.
Pourquoi les retraités sont-ils réticents à passer à l’électrique ?
La réalité économique constitue un frein majeur pour beaucoup de personnes âgées. Le prix reste au cœur de cette hésitation : une petite citadine électrique débute aux alentours de 30 000 €, une berline autour de 40 000 € et un SUV près de 45 000 €, des coûts souvent prohibitifs pour des retraités qui peuvent être justifiés par la technologie des batteries.
Des aides financières sont-elles disponibles pour encourager l’achat de véhicules électriques ?
Afin de contrebalancer cet obstacle financier, les pouvoirs publics proposent des incitations telles que les Éco-bonus pouvant atteindre jusqu’à 7 000 € pour les modèles coûtant moins de 47 000 €. Les ménages à faible revenu, avec un revenu fiscal de référence inférieur à 14 089 €, peuvent également bénéficier d’un « super-bonus » d’un montant supplémentaire de 2 000 € par rapport à l’éco-bonus classique.
Cependant, ce soutien financier étatique ne suffit pas toujours à convaincre. En effet, la réticence des seniors face aux véhicules électriques peut aussi s’expliquer par d’autres facteurs tels que la disponibilité des bornes de recharge sur leur territoire ou encore l’autonomie limitée des batteries, qui nécessitent une planification plus rigoureuse des déplacements.
Quid des aides locales en faveur de l’électrification des véhicules ?
D’autres dispositifs locaux existent également pour favoriser le passage à l’électrique mais ils sont de plus en plus rares. Dans certains cas, les collectivités territoriales proposent ainsi des primes complémentaires aux aides nationales. Cependant, ces offres restent insuffisamment connues et accessibles, ce qui limite leur impact sur les seniors.
Comment améliorer l’attractivité des voitures électriques auprès des retraités ?
Diverses pistes pourraient être envisagées pour attirer cette population vers l’électrique. Par exemple, des actions ciblées de sensibilisation pourraient mettre en avant les avantages écologiques des véhicules électriques (moins de pollution, moins de nuisances sonores), mais aussi leur faible coût d’entretien et le plaisir de conduire silencieux qu’ils procurent.
En outre, un maillage plus dense des infrastructures de recharge pourrait constituer un levier incitatif pour les retraités à franchir le cap. À cet égard, les pouvoirs publics pourraient envisager de soutenir financièrement l’installation de bornes dans les zones rurales ou celles fréquentées par une population âgée.
Des offres de mobilité sur mesure pour satisfaire les besoins spécifiques des seniors
Enfin, afin de répondre aux problématiques particulières des seniors en matière de mobilité, des offres adaptées à leurs attentes pourraient être développées. En ce sens, des partenariats entre constructeurs, distributeurs et professionnels du bien-être des personnes âgées pourraient favoriser la création d’offres spéciales de location, comprenant par exemple des services d’assistance et de maintenance sur-mesure.
Vers un attrait croissant des seniors pour l’électrique ?
Malgré une certaine réticence face au prix, il est probable que la démocratisation des véhicules électriques se fasse progressivement chez les seniors. Pour cela, il est crucial pour les acteurs du secteur de prendre en compte leurs préoccupations spécifiques et d’œuvrer à rendre ces solutions de mobilité plus accessibles et attractives pour cette tranche de la population.
