Face à la concurrence croissante des constructeurs chinois, Honda et Nissan cherchent à unir leurs forces pour faire progresser le développement de voitures électriques.
Une alliance franco-japonaise dans l’air
Le 15 mars, les deuxième et troisième plus grands constructeurs automobiles japonais ont annoncé qu’ils envisageaient de conclure un partenariat pour le développement de véhicules électriques. Cette décision est motivée par la montée en puissance rapide des constructeurs chinois sur ce marché et par la nécessité pour ces géants japonais de réagir rapidement pour éviter d’être distancés.
Soulignant cette urgence, Toshihiro Mibe, président de Honda, a déclaré lors d’une conférence de presse : « La montée des acteurs émergents devient de plus en plus rapide et forte« . De son côté, Makoto Uchida, président de Nissan, ajoutait : « Nous n’avons pas le temps de nous asseoir et de nous détendre ». La suggestion d’un rapprochement entre les deux entreprises n’est plus exclue, et les discussions sont désormais en cours.
Les constructeurs chinois s’imposent dans le marché des VE
Cette potentielle collaboration met en lumière l’expansion rapide du marché chinois dans le domaine des véhicules électriques, entraînant une perturbation majeure dans tout le secteur automobile. De nombreux professionnels craignent que si l’industrie automobile traditionnelle ne s’adapte pas, elle puisse disparaître sous la pression de l’industrie chinoise. En effet, comme le soulignait Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, lors d’une interview avec Bloomberg en février 2024 : « Si l’industrie automobile ne bouge pas, elle disparaîtra« .
Honda et Nissan unis face à une concurrence mondialisée
Ainsi, les deux fabricants japonais, historiquement rivaux, entendent changer leur approche traditionnelle pour gagner du terrain rapidement et renforcer leur position sur le marché électrique actuel. Toutefois, il convient de noter que Nissan a déjà signé un accord de coopération significatif avec Renault dans le domaine des véhicules électriques, principalement centré sur l’Europe.
Durant cette conférence de presse commune à Tokyo, les dirigeants de Nissan et Honda ont reconnu la nécessité d’agir ensemble face à ce tournant décisif de l’industrie automobile. Leurs propos font allusion aux constructeurs chinois de véhicules électriques qui arrivent progressivement sur le marché et dont ils redoutent la compétitivité.
Une possible collaboration pour partager les savoir-faire
Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été prise quant à la nature exacte de cette éventuelle collaboration. Néanmoins, Honda et Nissan ont annoncé qu’ils mèneraient une étude de faisabilité sur les perspectives de travail commun, portant notamment sur les plateformes logicielles pour les automobiles, les composants principaux pour les véhicules électriques et d’autres produits complémentaires.
En cas de partenariat, Nissan pourrait ainsi réaliser des économies d’échelle dans la production de véhicules électriques, ce qui permettrait aux constructeurs japonais de mieux concurrencer les entreprises chinoises. Ce rapprochement concernerait également les voitures « kei », soit des petites voitures moins puissantes que les autres modèles, destinées exclusivement au marché japonais.
D’autres alliances en vue ?
Cette collaboration potentielle entre Honda et Nissan laisse entrevoir d’autres regroupements possibles entre les deux géants nippons et des sociétés étrangères. Ainsi, selon certaines sources citées par Reuters, la collaboration entre Honda et General Motors pourrait également être affectée. De plus, le quotidien économique Nikkei rapporte cette semaine que ce rapprochement entre Nissan et Honda pourrait inclure des achats communs et des efforts de développement conjoints.
Face à une concurrence mondialisée, il est clair que les poids lourds de l’industrie automobile tels que Honda et Nissan vont devoir accélérer leur adaptation et miser sur des collaborations stratégiques pour rester compétitifs. Le marché des véhicules électriques étant en pleine expansion, cette alliance nippone pourrait constituer un premier pas vers un renforcement des positions des constructeurs traditionnels face aux nouveaux entrants du secteur.
