Deux semaines et demie après la mort d’un ingénieur d’Apple survenue lors d’un accident le 23 mars à bord de son Tesla Model X, Autopilot activé, sa famille s’est confiée dans une courte interview à ABC7 News.
Sevonne Huang, l’épouse du conducteur, a réaffirmé l’idée que son mari s’était plaint du comportement de l’Autopilot avant l’accident.
Sevonne a indiqué, son mari aurait remarqué que le SUV électrique se dirigeait vers la barrière lorsque le pilote automatique était engagé et que son mari voulait lui montrer comment le dispositif d’assistance du véhicule se comportait dans cette zone spécifique. Sevonne a toutefois déclaré : « beaucoup de fois (sic), ça n’arrive pas. »
Cependant, lorsqu’elle a entendu la nouvelle de l’accident et a vu le Model X bleu, elle a compris qu’il s’agissait du véhicule de son mari.
Mike Fong, l’avocat engagé par la famille, a quant à lui déclaré qu’il ne s’attendait pas à déposer une plainte contre Tesla jusqu’à ce que l’enquête du NTSB [agence américaine responsable des enquêtes liées aux accidents, N.D.L.R.] ne soit terminée.
Néanmoins, Fong estime que la réponse de Tesla suite à l’accident place la faute sur le conducteur du Model X.
En effet, Alors que l’enquête de la NTSB est toujours en cours, le constructeur automobile américain publiait il y a dix jours les premières conclusions de son enquête, menée de concert avec le Conseil national de la sécurité des transports.
« Avant la collision, qui a eu lieu à 9h27 le vendredi 23 mars, l’Autopilot était activé avec le régulateur de vitesse réglé au bon niveau concernant la distance de sécurité. Le conducteur a reçu plusieurs signaux visuels et une alerte sonore pour lui rappeler de garder les mains sur le volant pendant le trajet. Ses mains n’étaient pas sur le volant six secondes avant le crash » indique Tesla.
« Le conducteur avait environ cinq secondes et 150 mètres de vue non obstruée face à la barrière de l’échangeur, dont l’atténuateur de collision était écrasé, mais le journal de bord du véhicule montre qu’aucune décision n’a été prise ».
L’atténuateur de collision écrasé, potentiellement un facteur aggravant dans cet accident.
Mais aussi une absence de décision, pas même celle de l’Autopilot.
« L’Autopilot Tesla n’empêche pas tous les accidents ; une telle norme serait impossible, mais il les rend beaucoup moins susceptibles de se produire » indiquait le constructeur, s’appuyant entre autres sur les chiffres de la NTSB qui indiquent que la première version de l’Autopilot aurait permis de réduire d’environ 40 % le nombre d’accident.
Le constructeur californien a toutefois ajouté qu’il faut constamment garder les mains sur le volant afin de conserver un comportement attentif et prévoyant.
Quand à l’accident, un Youtubeur possesseur d’un véhicule Tesla, a lui-même tenté d’apporter une éventuelle réponse à la question, dans une vidéo que nous avions diffusé sur notre Twitter le 2 avril dernier.
Une vidéo qui semble appuyer les propos de Fong, l’avocat de la famille qui indiquait : « Ses capteurs ont mal lu les lignes de voies peintes sur la route, et son système de freinage n’a pas réussi à détecter un objet stationnaire devant lui. »
Bonjour,
Je suis propriétaire et conducteur d’une Tesla Model S et j’utilise l’Autopilot lorsque les conditions s’y prêtent. Et si le système fonctionne correctement la plupart du temps, il faut néanmoins s’attendre à quelques réactions étonnantes et parfois dangereuses, quand le système « s’emmêle les pinceaux » au moment de changement de marques sur la route (sorties d’autoroute par exemple, échangeurs, etc…). Sous la pluie également, le système devient plus aléatoire (les lignes se reflètent différemment avec les autres lumières et la lecture des lignes est « corrompue »). C’est donc avec prudence et attention qu’il faut utiliser cette AIDE AU MAINTIEN DE CAP, et non ce pilotage automatique comme le nom du système autorise la confusion. C’est peut-être là la seule erreur de Tesla, car hormis son appellation « AutoPilot », le manuel d’utilisation est explicite quant à son rôle d’aide et rend attentif tout utilisateur, et évite effectivement des accidents.
Ainsi et comme tout détenteur de permis de conduire l’apprend, c’est l’homme qui reste maître à bord et qui ne doit JAMAIS déléguer ses responsabilités et mettre sa vie et celles de ses occupants entre les « mains » d’un système d’aide à la conduite, aussi abouti soit-il.
Tesla a poussé loin son système et le conducteur a l’impression que sa voiture conduit toute seule. C’est une erreur de le penser et c’est là son principal défaut à mes yeux : à force d’enlever des tâches aux conducteur, celui-ci se sent de moins en moins concerné par ce qu’il est train de faire, soit de conduire un engin de deux tonnes sur des routes au milieu du trafic et de tous ses aléas.
Ce n’est pas un problème propre à Tesla : toutes les nouvelles voitures offrent de plus en plus de systèmes d’assistance et de « loisirs », et il est – trop ? – facile de se déconcentrer et de commettre des erreurs que l’on n’aurait pas commise dans une voiture plus « spartiate ».
Merci beaucoup pour votre retour d’expérience !