Le marché automobile russe dominé par les constructeurs chinois
Les fabricants chinois occupent une place considérable sur le marché automobile russe, avec des marques telles que Chery, Haval, Geely et Changan capturant environ 56% du marché en 2023. Cette évolution est observée depuis le début de la guerre il y a deux ans, les constructeurs chinois ayant vu leur part de marché passer de 10% en janvier 2022 à leur niveau actuel.
Ces alliés permettent notamment aux marques automobiles russes de se renouveler. Par exemple, la marque Moskvitch a été relancée et assemble désormais des modèles chinois sous licence, tout comme GAZ Volga qui fait de même pour renouveler sa gamme. Les futurs modèles Lada auront également des origines chinoises.
Pourtant, certaines marques russes cherchent à affirmer leur indépendance et développent leurs propres projets en interne.
Kama Atom, la première voiture électrique entièrement conçue en Russie
C’est le cas de Kama, un nouveau constructeur automobile dont le premier modèle, Atom, sera la première voiture électrique 100% russe. Il s’agit d’une voiture compacte de 4 mètres de long, dotée d’un design légèrement surélevé rappelant celui d’un SUV. Son moteur électrique produit 204 chevaux et promet une autonomie d’environ 500 kilomètres.
Kama profite ainsi de l’essor mondial des véhicules électriques pour se lancer sur ce marché et offrir une alternative aux voitures électriques importées de Chine ou d’autres origines.
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Les défis à relever pour Kama
Le constructeur russe doit faire face à de nombreux obstacles pour s’imposer sur le marché national, notamment en termes d’infrastructure et de recharge. La Russie dispose encore d’un maillage limité de bornes de recharge électrique, obligeant les propriétaires de véhicules électriques à organiser soigneusement leurs déplacements et leur approvisionnement en énergie.
Le succès de la Kama Atom dépendra également de la capacité de l’entreprise à proposer un produit compétitif en termes de tarifs et de prestations par rapport aux modèles chinois omniprésents sur le marché russe. La qualité de fabrication et la fiabilité des composants seront aussi des facteurs clés pour convaincre les consommateurs russes.
L’importance du partenariat avec les fabricants chinois
Malgré son désir d’indépendance, Kama pourrait bénéficier de sa coopération avec les constructeurs automobiles chinois pour le développement et la production de ses véhicules. Ces derniers possèdent en effet une expertise importante dans le domaine des batteries et des moteurs électriques.
Il leur sera plus facile d’obtenir ces composants à des prix compétitifs et de profiter des économies d’échelle découlant de la production en série. Ainsi, même si la Kama Atom est conçue et assemblée en Russie, certaines parties du véhicule pourraient être d’origine chinoise.
Une étape symbolique pour l’industrie automobile russe
La Kama Atom représente une avancée significative pour les constructeurs automobiles russes qui cherchent à s’affranchir de la domination des fabricants chinois. Cette première voiture électrique 100% russe témoigne de la volonté du pays de développer ses propres compétences technologiques et de construire un secteur industriel robuste en dépit des sanctions internationales.
L’avenir dira si Kama réussira à imposer sa présence sur le marché russe et à concurrencer efficacement les marques étrangères déjà bien installées. Quoi qu’il en soit, la Kama Atom est le symbole d’un nouvel élan pour l’industrie automobile nationale et l’expression d’une ambition affirmée en matière de mobilité électrique en Russie.